Tout savoir sur les guêpes !
L’anatomie de la guêpe
La morphologie de la guêpe est fonction de la caste de celle-ci. Les reines mesurent classiquement environ 18mm, ce qui est plus grand que les ouvrières (12mm) et que les mâles (15mm). La différence de taille entre la reine et les ouvrières est d’autant plus grande en début de saison, puisque les premières ouvrières sont relativement petites (Aron et Passera 2009). Le corps de la guêpe est divisé en trois segments (tête, thorax et abdomen, observable . L’abdomen est séparé du thorax par une zone très fine, le pétiole (la « taille de guêpe »).
La piqûre
Contrairement aux abeilles, la guêpe peut piquer plusieurs fois grâce à son dard lisse permettant un retrait et au fait que la quantité de venin est assez faible (2 à 3 µg contre 50 chez l’abeille). Elle injecte un venin composé d’amines, de protéines et de peptides. La toxicité est le résultat d’une action combinée de deux composants, le peptide (le mastoparan) et la phospholipase A1 (King, Jim, et Wittkowski 2003). Les conséquences sur l’Homme sont la douleur, une rougeur, un gonflement local, et un possible choc anaphylactique (Hoffman 2006). Il est important de discerner les réactions toxiques des réactions allergiques, les premières peuvent toucher un individu non-allergique en raison d’un grand nombre de piqûres, les secondes ne concernent que les individus allergiques. En ce qui concerne les individus allergiques aux venins des vespidés, les principaux allergènes sont l’antigène 5, la phospholipase A1 et l’hyaluronidase (Haussman, Jandus, et Haeberli 2010). Comme pour toutes les réactions allergiques, ces antigènes activent les mastocytes par le biais des immunoglobulines E. Les piqûres en grandes quantité peuvent entraîner la mort chez les humains, que ceux-ci soient hypersensibles ou non (Vetter, Visscher, et Camazine 1999).
Une particularité phéromonale de ce venin permettrait d’inciter d’autres individus appartenant à la colonie à piquer la cible (Jeanne 1982). En conditions contrôlées, le comportement d’alerte d’une colonie peut être déclenché par l’injection d’un flux d’air contenant l’équivalent d’environ 4 glandes à venin de congénères (Bruschini, Cervo, et Turillazzi 2006).L’agressivité des guêpes est une réponse à différentes composantes : la protection des ressources, la compétition et l’autodéfense (Archer 1988).
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Aire de répartition
En Belgique, Vespula vulgaris est particulièrement commune, son aire de répartition comble quasiment l’entièreté du pays (« Atlas Hymenoptera – Vespidae de Belgique »). Les tentatives de régulations de la guêpe ont démontré que la population annuelle dépendait plus du taux de survie des reines durant l’hiver que du nombre de nouvelles reines produites à la fin de l’été . La variation entre les années à fortes populations de guêpes et les années à faibles populations résiderait donc dans les températures lors de la création des nids (avril, mai, juin) plutôt que dans la production des individus sexués. En Europe, Vespula vulgaris est l’une des guêpes les plus représentées avec Vespula germanica. Dans certaines parties du monde, notamment l’Amérique du Nord, l’Australie et la Nouvelle Zélande, ces deux espèces sont considérées comme invasives.
Cycle biologique
Comme chez les fourmis monogynes, le cycle biologique des guêpes sociales est régi par une structure hiérarchique composée d’une reine et d’ouvrières. Ces structures nommées « colonies » sont annuelles, c’est-à-dire que le cycle complet se déroule sur un an (de la naissance des individus sexués à la mort de la colonie).
Ce mode de fondation est appelé haplométrose (Urry et al. 2017). Comme les autres hyménoptères, les guêpes sont des holométaboles, c’est-à-dire que l’évolution d’un individu comporte 3 stades (larve, nymphe, adulte).
La durée de vie moyenne des ouvrières est de 30 jours, une durée équivalente à leur transformation. En d’autres termes, le développement complet, de l’œuf à l’adulte, dure 30 jours, comme la durée de vie moyenne. Cette durée peut varier en fonction de la température et de l’âge du nid. Les tâches attribuées à celles-ci dépendent en majorité de la taille du nid, ainsi que de l’âge de l’ouvrière ; il est reconnu que les plus anciennes ouvrières sont les gardiennes de l’entrée du nid (Aron et Passera 2009). A son apogée, une colonie peut contenir entre 7000 et 30.000 individus.
Rôles des guêpes
Les guêpes sont des prédateurs non-négligeables. Elles nourrissent les larves de nombreux insectes au point même d’en arriver à entrer en compétition avec des vertébrés, notamment des oiseaux (Barr et al. 1996) En 24 heures, un nid de guêpes peut tuer jusqu’à 80.000 insectes. Mais celles-ci peuvent aussi parfois participer à la pollinisation puisqu’elles consomment du nectar. Elles sont même, dans certains cas, les pollinisateurs principaux de certaines espèces (Hedera helix par exemple). Les services écosystémiques rendus par ces insectes sont donc importants, et l’élimination de ceux-ci doit, malgré les apparences, être réalisée avec la plus grande parcimonie.
La construction du nid
Véritables ingénieurs de la nature, la complexité du nid des guêpes n’a cessé d’intriguer les scientifiques. Un nid « classique » est une boule, contenant plusieurs étages nommés « rayons ». Mais les nids peuvent également se trouver dans le sol, ou dans une cavité. Le nid en lui-même est un marqueur discriminant. Ainsi, une ouvrière est capable de distinguer son nid d’un autre nid, même en l’absence d’autres ouvrières ou de la reine (Gamboa 2004), ce qui pourrait aussi expliquer pourquoi les nids ne sont jamais utilisés deux années consécutives par des colonies différentes.
La structure hexagonale des cellules s’avère être la structure la plus rentable en terme de rapport quantité de cellules/économie de papier. La taille des cellules serait estimée par rapport à la taille des adultes, ceux-ci construiraient les cellules autour de leur propre corps. Lorsque la jeune guêpe quitte sa cellule après sa transformation, celle-ci est nettoyée et peut-être réutilisée pour un autre œuf.
Il est clair que les guêpes restent une nuisance, et le danger que celles-ci représentent doit être maîtrisé. Pour faire appel à un professionnel de votre région, compléter une demande d’intervention en ligne.